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Derniers moments de la princesse de Lamballe

Destins tragiques de femmes sous la révolution

On connaît surtout la princesse Lamballe comme la grande victime des massacres de Septembre, sa tête fichée au bout d'une pique et promenée au temple sous les fenêtres de Marie-Antoinette. Elle mourut pour avoir été l'amie intime de la Reine.

La princesse Lamballe, la première amie de Marie-Antoinette

princesse Lamballe
La princesse de Lamballe était la surintendante de la Maison de la reine. Elle fut massacrée le 3 septembre 1792, pour avoir commis le crime le plus méprisable aux yeux des révolutionnaires : avoir été l'une, sinon la meilleure amie de Marie-Antoinette.
Malgré la terrible phrase prémonitoire que lui adressa la reine : "Ne revenez pas, ne vous jetez pas dans la gueule du tigre !" la princesse n'obéit pas, et, n'écoutant que son coeur, vint mourir pour celle qui, l'ayant sortie d'une triste solitude après un mariage malheureux, fut un astre éclatant
Et pourtant, en plein trouble révolutionnaire, Mme de Lamballe était en sécurité dans le sud de la France, mais elle revint pour son amie, en souvenir sans doute des joies passées : " je ne suis rentrée dans ce chien de pays que pour la reine... Il fallait tous mes sentiments pour elle pour me faire quitter le séjour d'Aix... Je sacrifierai tout à la reine. "
Pressentant d'ailleurs le sort qui l'attendait, la princesse écrivit son testament peu avant de partir vers Paris. Selon les usages, elle s'y occupait de ses biens, de sa famille et de toute autre formalité, mais elle ne put pas s'empêcher d'y laisser à la reine un message d'autant plus émouvant qu'elle le rédigea un 15 octobre, deux ans presque jour pour jour avant que Marie-Antoinette n'écrive le sien.
Il fallait que l'amitié qui les unissait soit bien grande pour que Mme de Lamballe ait agi de telle sorte.
Et dire que Collot d'Herbois regretta une seule chose : non pas que la princesse ait été découpée en morceaux, à la hache et au sabre, mais que l'on n'ait pas apporté sa tête à la reine sur un plateau car il était l'heure du déjeuner !

L'exécution de la Princesse Lamballe

mort de la princesse Lamballe
Prison de la Force, Paris, lundi 3 septembre 1792, fin de la matinée : la princesse de Lamballe vient d'être extraite de sa cellule. Une sinistre geôle que l'on réserve habituellement aux filles publiques, aux femmes de mauvaise vie, aux voleuses de tout âge. A onze heures, trois hommes, le regard mauvais, le sabre au poing, sont venus la chercher sans ménagement.
C'est dans le bureau du concierge de la prison de la petite Force que siège le tribunal improvisé. Improvisé, assurément, car le temps n'est plus à l'organisation! Il paraît que les étrangers,les Prussiens, marchent sur Paris! Il faut aller vite. Verdun a capitulé, il paraît que son gouverneur, Beaurepaire, s'est donné la mort!
La Commune pense que ses jours sont comptés; elle va lâcher ses émeutiers déchaînés pour les massacres de Septembre.
Pour Mme de Lamballe, un simulacre de procès que dirige le grand-maître de l'horreur, l'élégant Hébert, Hébert le cynique.
- Marie-Thérèse de Bourbon-Lamballe, quelle est votre qualité?
- Surintendante de la maison de la Reine.
- Faites serment d'aimer la liberté et l'égalité, jurez haine au Roi, à la Reine et à la royauté!
- Je ferais bien le premier serment, balbutie-t-elle, mais je ne puis jurer le second...
-Elargissez Madame!
Elargissez ! Un cri, en guise de verdict, qui n'est autre que le mot d'ordre de la mise à mort. Les exécuteurs frémissent : c'est une femme! On l'entoure, on la prend à la nuque, aux aisselles, à la taille et aux pieds, on l'enlève jusqu'à la porte qui donne dans la rue du Roi-de-Sicile.
C'est une femme, oui, la seule qui sera livrée aux bourreaux de la Force pendant les tragiques journées de septembre. Là, un premier coup de pique porté derrière le cou. Elle s'effondre, sa robe blanche est tachée de rouge.
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